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L’arrivée de Victor

Dernière mise à jour : 10 sept. 2020

La naissance de son enfant, on se l’imagine, on la rêve et on se fait raconter mille et un scénarios par des amies, des collègues ou de la famille. Pour ma part, l’arrivée de notre petit Victor ne s’est pas du tout passée comme je l’avais imaginée.

Même si cet article n’est pas en lien avec l’enseignement, je partage ici des parcelles de notre histoire pour donner de la lumière à celles qui vivent ou vivront une situation semblable. Les débuts peuvent être difficiles, mais la fin peut être douce croyez-moi. J’ai moi-même été lire le récit de Marjo Ferron sur le site de La Maison Lavande (qui a vécu l’hospitalisation de son petit garçon alors qu’il n’avait que trois semaines) et de voir qu’elle était passée au travers cette tempête m’a donné espoir à mon tour quand c’était plus difficile. On voit très souvent le beau sur les réseaux sociaux, mais la vérité est que la réalité est parfois bien différente et peut nous surprendre ! C’est à mon rendez-vous de suivi de 35 semaines chez mon médecin que tout a commencé. En mesurant ma hauteur utérine, elle m’a dit que mon ventre n’avait pas grossi depuis mon dernier rendez-vous qui datait de deux semaines auparavant. Elle m’a donc demandé de passer une échographie pour s’assurer que tout était correct ! Moi qui avait eu une si belle grossesse, j’étais tout d’un coup inquiète pour mon petit bébé en devenir.


Par chance, j’ai réussi à avoir un rendez-vous le jour même dans une clinique privée. La technicienne qui effectuait l’échographie a tout de suite remarqué que notre Victor était plus petit que ce qu’il devait être; selon elle, mon cordon ombilical ne semblait plus fonctionner à 100% de sa capacité (excusez les termes non-médicaux, tout est expliqué avec mes mots et ma compréhension ). Verdict : nous devions consulter une spécialiste rapidement afin de déterminer s’il ne serait pas préférable d’accoucher plus tôt. Cela permettrait à notre bébé de prendre le poids de fin de grossesse à l’extérieur de mon bedon.


Cette journée-là, après cette fameuse échographie, j’ai réellement ressenti de la peur. J’avais la tête pleine de questions, mon coeur était en miettes. Mon rendez-vous avec la spécialiste était seulement une semaine plus tard. Je devais donc attendre...

Attendre une semaine a été une épreuve mentale que je pourrais qualifier de torture. J’avais si peur que quelque chose lui arrive par le temps que ce fameux rendez-vous se passe. J’ai pris la semaine pour tout finaliser ce qu’il nous restait à faire à la maison, je suis allée acheter des pyjamas prématurés et j’ai terminé la fameuse valise au cas où, j’ai tout fait pour garder mon esprit occupé (même si c’était presque impossible).


Notre rendez-vous tant attendu était le 10 août. À ce stade, j’étais prête à toute éventualité et mon copain aussi. Nous voulions simplement ce qu’il y avait de mieux pour notre garçon. La spécialiste m’a donc confirmé que mon cordon commençait à ne plus fournir ce qu’il fallait au bébé et que pour être certaine qu’il ne manque de rien, elle me planifiait une césarienne le lendemain matin. À ce nombre de semaines, tout était formé sur Victor, elle préférait donc qu’il sorte afin de prendre son poids dans nos bras. J’étais sur l’adrénaline et remplie d’émotions. J’allais devenir maman plus rapidement que je le croyais, mais notre bébé serait en bonne santé! Par prudence, la médecin nous a dit de tout de suite nous rendre à l’hôpital afin que le coeur du bébé soit écouté durant la soirée.

Heureusement qu’une de mes amies m’avait conseillé d’apporter ma valise à mon rendez-vous au cas où! Nous avions tout avec nous et même si tout déboulait, on se sentait prêt mon copain et moi. Une chance, car finalement, en écoutant son coeur, les médecins de garde ont décidé de devancer ma césarienne avec un avis de 30 minutes. Nous avons appris que nous serions parents le soir même ! Notre petit garçon est finalement arrivé à 23h59 le 10 août.


Il était très petit et fragile, il pesait 3,2 livres. Nous avons donc été transférés le lendemain au CHU Sainte-Justine afin qu’il stabilise ses glycémies et prenne du poids. Le moment le plus difficile a été quand l’ambulance l’a amené pour le transfert d’hôpital et que nous ne pouvions pas monter avec lui. Le précieux bébé que je portais depuis 8 mois jour et nuit, je devais maintenant le laisser et avoir confiance au personnel qui l’amènerait. Ce moment difficile va rester gravé dans ma tête pour toujours. Il était si petit et sans défense, une chance que le personnel du CHU Sainte-Justine qui venait le chercher avait les bons mots pour aider nos cœurs de parents et que mon amoureux était là pour me soutenir.


Durant près de trois semaines, nous avons fait les allers-retours entre la maison et Sainte-Justine. Nous arrivions le plus tôt possible afin de passer le plus de temps avec lui. Le voir avec autant de fils sur lui me déstabilisait chaque fois. Au départ, il était dans un petit incubateur alors nos journées se résumaient à le prendre en peau à peau le plus souvent possible. Chaque fois qu’une infirmière entrait pour prendre des prises de sang ou vérifier sa glycémie en prenant quelques gouttes sur son pieds (aux trois heures), on avait les yeux dans l’eau. C’était aussi difficile de ne pas seulement regarder le moniteur qui nous indiquait son rythme cardiaque, ses respirations et sa saturation. Tant d’inquiétudes...


Nous faisions tout ce que nous pouvions pour lui transmettre tout notre amour et notre chaleur afin de rendre ses débuts de vie le plus normal possible. Vers la fin de son séjour, chaque fois que les glycémies étaient espacées et qu’un fil était enlevé de sur lui, c’était une réelle victoire!

Nous n’avons que des bons mots à dire sur cet endroit qui a été notre deuxième maison. À tous jamais, nous aurons de l’admiration et de la reconnaissance pour le personnel soignant tellement attentionné autant pour les bébés que pour les parents émotifs. Les infirmières savaient la déchirure au coeur que cela nous faisait de quitter vers 21h pour aller dormir quelques heures.


On ne pense jamais que ça sera « nous » qui vivrons une telle épreuve et qui séjournerons à cet endroit, mais quand on le vit, c’est comme si toute notre vision change. Nous avons tellement d’empathie pour les petits guerriers qui doivent passer plusieurs mois à se faire soigner. Et que dire des familles qui affrontent ces moments qu'ils n'ont jamais souhaités. C’est cliché, mais c’est vrai que la simplicité du quotidien est ce qui compte le plus! Vous dire le nombre de larmes de joie que nous avons versées quand le pédiatre nous a dit que Victor avait assez pris de poids et que nous pouvions revenir à la maison avec lui. C’était presque irréel!



La poussière est maintenant retombée, notre routine à la maison commence à être bien établie et surtout, on peut enfin coller notre à bébé autant que l’on veut ! Malgré cette période difficile, mon copain et moi avons réalisé la chance que nous avons d’avoir un entourage aussi attentionné. Manger et dormir étaient devenus secondaire, alors tous les repas et les mots d'amour que nous avons reçus durant ce mois d’hospitalisation de notre famille et nos amis nous ont tellement aidés. Je sais maintenant quoi offrir si une personne de mon entourage traverse une épreuve de la sorte un jour !


Mon copain et moi sommes ressortis plus forts et unis de ce mois houleux. Notre petite famille de trois, on la chérit plus que tout! On ressent enfin le bonheur du fameux retour à la maison que l'on avait tant espéré. Enfin les doux moments collés en pyjama le matin à tout simplement observer notre petit guerrier (lire ici le bécoter sans arrêt). Jamais on ne remerciera assez la vie de nous permettre ces moments maintenant.


J’espère sincèrement que cet article pourra aider ou donner de l’espoir à l’une d’entre vous! C'est le but premier de celui-ci. Je souhaite à toutes femmes qui nous suivent l’accouchement de leur rêve, mais si une tempête survient, sachez que le beau temps peut revenir même si cela semble impossible!

Alexandra, Vincent et petit Victor de maintenant 5,6 lbs 💙






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